Depuis mai 2018, l’archipel de Mayotte est le théâtre d’une série presque ininterrompue d’événements sismiques de grande ampleur. Cette activité sismique, d’une intensité notable, a attiré l’attention des scientifiques qui cherchent à en comprendre les causes. Pour cela, les observations géodésiques réalisées grâce aux quatre stations du Réseau GNSS Permanent (RGP) situées sur l’île ont joué un rôle crucial. Parmi ces stations, on trouve une station gérée par le CNES, deux stations TERIA, et une station Lél@. Ces instruments de haute précision ont permis de détecter un déplacement significatif de l’île depuis juillet 2018.
Les données recueillies révèlent que Mayotte se déplace à un rythme d’environ 1,5 cm par mois vers l’est. En parallèle, l’île s’enfonce également à une vitesse d’environ 1,2 cm par mois, indiquant une déformation verticale importante. Face à ces mouvements anormaux, les géophysiciens ont rapidement formulé une hypothèse dès novembre 2018 : l’origine de ces phénomènes pourrait être volcanique.
Cette hypothèse, initialement basée sur les données géodésiques, a été confirmée en mai 2019 grâce à une découverte majeure. Lors d’une expédition menée par le navire océanographique Marion-Dufresne, les chercheurs ont identifié un volcan sous-marin à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Mayotte. Cette découverte vient corroborer les observations précédentes, apportant une explication tangible aux mouvements tectoniques et à l’activité sismique qui secouent l’archipel depuis plusieurs mois.