TERIA et le projet
scientifique Antarctique 2.0°C
Le projet Antarctique 2.0°C est mené par l’association Juste 2.0°C composée de 6 étudiants et étudiantes de l’Ecole Normale Supérieure. 6 étudiants chercheurs partent en expédition de la France jusqu’en Antarctique à bord d’un voilier aménagé en laboratoire itinérant.
L’objectif : étudier et analyser l’impact du réchauffement climatique sur les différents écosystèmes marins et littoraux en Antarctique.
ANTARCTIQUE 2.0°C & TERIA
Le projet scientifique Antarctique 2.0°C est mené par l’association Juste 2.0°C
composée de 30 jeunes passionnés par le climat et l’environnement. Antarctique 2.0°.
C’est le premier projet porté par l’association de 6 étudiants et étudiantes des Ecoles Normales Supérieures partent en expédition de voile pendant 6 mois dans le cadre d’un projet de recherche interdisciplinaire.
CE PROJET EST
CONSTITUÉ DE 5 AXES
Climatologie et impacts des rivières atmosphériques en Antartique
Comprendre les causes des variations du bilan de masse de surface en Antarctique, où se concentrent 90 % des glaces terrestres, est fondamental pour évaluer l’impact du changement climatique sur l’évolution du niveau des mers. Ces dernières années, avec l’accélération de la débâcle d’icebergs, la perte de glace continentale dans les régions polaires est devenue une contribution essentielle à la hausse du niveau des mers (Rignot et al., 2019). Le bilan de masse de surface d’une grande partie de l’Antarctique est contrôlé par quelques événements extrêmes, entraînant une forte variabilité naturelle de cette variable. Des études récentes (Wille et al.,2019, 2020) montrent le rôle primordial de la fréquence d’occurrence de rivières atmosphériques sur ces variations.
Biogéochimie et Microbiologie marine
L’océan absorbe environ un quart des émissions annuelles de gaz à effet de serre limitant ainsi en partie le changement climatique. Dans l’océan, les éléments traces métalliques contrôlent en partie le développement de phytoplancton qui participent à cette absorption par photosynthèse.
Un certain nombre d’éléments traces métalliques, tels que le fer (Fe), le cobalt (Co), le cuivre (Cu), le zinc (Zn), le molybdène (Mo) ou le cadmium (Cd) sont des micronutriments très importants car ils conditionnent en partie l’acquisition et l’assimilation du carbone, de l’azote et du phosphore par le phytoplancton (Boyd and Bressac 2017; Morel and Price 2003; Sunda 2012). Ils sont complexés à 99% par des ligands organiques nécessaires à leur solubilité dans l’eau et à leur échange entre organismes (Gledhill and Buck 2012).
Microplastiques et contaminants organiques
La pollution en particules de microplastiques (0.3-1mm) et nanoplatiques (<0.1mm) est un problème global qui touche tous les océans. Des particules de plastiques ont été repérées piégées dans la banquise Arctique (Peeken et al. 2018) et Antarctique (Kelly et al. 2020).
Les effets de ces particules de plastique sont multiples : outre leur accumulation dans les systèmes digestifs de la faune marine, ces particules transportent des additifs organiques (Campanale et al. 2020) et des microorganismes (Dussud et al. 2018) vers les différents écosystèmes marins du globe.
Sociologie des sciences
L’Antarctique est un continent entièrement consacré à la recherche scientifique internationale depuis la signature du traité qui en assure la gouvernance.
Si les terres australes font aujourd’hui l’objet d’un nombre considérable de missions de terrain et mobilisent des chercheurs du monde entier, très peu de travaux y décrivent concrètement les conditions de production et de diffusion du savoir scientifique. Le continent antarctique représente pourtant un territoire emblématique de la recherche contemporaine, à la croisée des découvertes scientifiques, des relations internationales et des politiques environnementales (Aykut and Dahan 2015; Elzinga 1993). Devenu l’un des terrains de recherche les plus emblématiques de la planète à l’aune de l’étude du changement climatique, c’est également l’un des plus menacés (Gaudin 2007a; Gaudin 2007b).
Suivi des populations de Manchots
En région australe, les sites de nidification des manchots sont limités par les caractéristiques topographiques du terrain et par la compétition intra et interspécifiques.
Il est fréquent de retrouver des colonies de reproduction sur les plages et en bordure de côtes.
La hausse du niveau de la mer que nous connaissons actuellement (Frederikse et al. 2020) dûe au réchauffement climatique pourrait donc entraîner une perte des sites propices à la nidification des manchots, les contraignant ainsi à migrer. Ces flux migratoires engendrent une réorganisation du partage du territoire entre les manchots d’une même espèce ou de différentes espèces, entraînant de nouvelles pressions de sélection. De tels événements sont déjà remarquables, on observe aujourd’hui des mouvements de populations de manchots papous vers la Péninsule antarctique en réponse au réchauffement climatique.
TERIA, PARTENAIRE DE L’ÉVÈNEMENT, SOUTIENT LANA LENOURRY SUR LA MISSION DE SUIVI DE MANCHOTS.
Pour l’accompagner dans son étude, Lana dispose de deux récepteurs PYX permettant le relevé de points en utilisant une solution en post-traitement Stop and Go*.
Ainsi, un récepteur PYX est utilisé comme base GNSS, le second comme par l’équipe technique de TERIA afin de faciliter et automatiser le traitement des données récoltées. A ses côtés, d’autres partenaires français comme YellowScan qui lui fournit la technologie Lidar et Instadrone, un drone pour le relevé photogrammétrique.
*Stop and Go est une manière de faire du post-traitement pour mesurer de manière rapide en zone dégagée des points GNSS
L’équipe de chercheurs se lance dans une traversée de 6 mois :
LES PREMIERS JOURS
EN ANTARCTIQUE
Fin décembre 2021, après plus de 2 mois à bord de la Louise, leur voilier spécialement conçu pour naviguer en régions polaires, l’équipe de chercheurs en herbe arrive enfin en Antarctique. Plus de 60 jours intenses de navigation à travers les îles Canaries, le Cap vert, Ushuaia, les îles Malouines pour finir en Antarctique. Une traversée pendant laquelle, nos marins ont vécu des moments riches en émotion tant sur le plan scientifique qu’humain. Ils y sont l’équipe foule le sol antarctique sur l’île d’Ardley, les prélèvements à terre débutent.
Lana commence son premier survol de drone avec efficacité ainsi que la mesure précise des coordonnées GPS grâce au PYX pour localiser les images faites par le drone à posteriori.
Elle est aidée par ses collègues, Baptiste et Niels qui placent, déplacent et géolocalisent les cibles.
Cap sur Lions Rump à pied, le débarquement sur la plage étant impossible à cause des nombreux rochers et des vagues agitées. Arrivée sur la plage, l’équipe admire de somptueux paysages rencontre des éléphants de mer et une multitude de manchots.
Malgré le vent qui souffle, Lana arrive à effectuer tous ses plans de vols, elle parvient à doubler son second vol afin de préciser ses données photogrammétriques pour optimiser la modélisation 3D des sites qu’elle survole. Baptiste la seconde en posant les cibles GPS et en relevant les coordonnées avec PYX.
Après Lions Rump, l’équipage continue vers le sud. Durant la traversée, les icebergs imposants se font de plus en plus nombreux. Nos aventuriers finissent par débarquer sur l’île de Cuverville. Lana met en place son protocole et réalise ses plans de vols pour couvrir toute la colonie de manchots. Les prises d’images sont effectuées dans des angles de vue différents afin d’avoir une meilleure vision topographique du site. De leurs côtés, ses coéquipiers continuent également les missions qui leur incombent.
TERIA souhaite beaucoup de courage à nos scientifiques pour la suite de leur expédition en Antarctique. A bientôt pour de nouvelles aventures
LE RETOUR
AU BERCAIL
Nous sommes fin mars, après 6 mois d’expédition, toute l’équipe est de retour en France. L’heure est au bilan, chacun à sa manière se remet progressivement de ce long périple.
Afin de continuer à suivre les recherches de nos scientifiques, des carnets de terrain ont été mis en place sur leur site. Chaque semaine, nos chercheurs nous tiendrons informés de l’avancement de leur projet. Lana est rentrée plus tôt à cause de la Covid, à peine remise de ses émotions, elle a très vite repris ses recherches sur les manchots. Dans ce premier carnet de terrain, elle nous livre ses ressentis et nous explique la manière dont elle va analyser toutes les données récoltées lors de l’expédition.